Pour cette dernière sortie en falaise avant l’hiver (qui se fait attendre d’ailleurs), nous avions décidé d’amener les plus jeunes au site d’escalade de Contes. La journée fut une fois de plus ensoleillée et les températures particulièrement clémentes ! J’ai amené nos grimpeurs au secteur des grandes dalles, une découverte pour tous (moi y compris). La grande dalle, c’est une dizaine de voies entre 3 et 4+, très bien équipées et tout à fait adaptées au jeune public.
Ainsi, chacun a pu s’exprimer de manière efficace. Tous les participants ont grimpé au minimum 2 fois, mais certaines cordées, à l’image de celle formée par Emma et Roos, ont réussi à parcourir dans la séance la quasi intégralité des voies, soit une huitaine de longueurs ! Les participants avaient la consigne simple de clipper les dégaines dans les ancrages à la montée et de les récupérer à la descente. Cette exercice permet de se familiariser avec les dégaines en vue d’une future utilisation plus réelle. Mais surtout, il force les assureurs d’une part, à gérer correctement les vitesses et distances à la descente, et les grimpeurs d’autre part à trouver des positions d’équilibre (à la montée comme à la descente) leur permettant de manier un objet sur la paroi. Il permet également de renforcer la communication dans la cordée.
Les grimpeurs les plus expérimentés ont pu s’entrainer à l’escalade en tête de façon sereine, grâce à un équipement irréprochable. Arthur et Alison, déjà autonomes dans cette escalade, en ont profité à fond. Mattéo, Loën, Margaux et Audrey s’y sont initiés avec beaucoup de sérieux et ont réussi à me surprendre par leur adaptabilité. Léa, bien à l’aise sur les manœuvres d’assurage en moulinette, s’est également initié à l’assurage en tête.
Bref, une journée bien réussie encore une fois, où tous nos futurs grands grimpeurs ont su se dépasser et rendre fier leur moniteur !
Dimanche, nous sommes montés un petit groupe à Annot, au secteur Simplicité volontaire, afin d’en découdre avec quelques projets restés en attente. Après la chauffe, nous nous attaquons au magnifique mais très haut bloc homonyme du secteur en B9. Ben Guigonnet sort comme si de rien n’était tandis que les deux jeunes Mattéo Cérésola et Hugo Veuillez prennent l’option « descente dans l’arbre » tant la sortie impressionne…
Juste à sa gauche, nous découvrons un nouveau passage qui semble avoir vaguement été brossé. Chaussons aux pieds, Ben trouve la méthode et sort le bloc en premier, suivi par moi-même et Mattéo cotation estimée : B9 également.
Finies les plaisanteries, nous sommes venus pour faire « la canne à pêche égyptienne », estimée à B10 (B11 pour les petits). Les conditions s’améliorent au fil de la journée, et c’est Hugo, profitant de sa taille, qui met tout le monde d’accord en sortant le premier en quelques petits essais. Les méthodes se précisent et c’est avec une énorme canne à pêche que j’atteins enfin le sommet du bloc, suivi quelques essais plus tard par Ben et une méthode ultime, puis Mattéo qui se lâche sous la pression !
Nous attaquons ensuite la variante de droite « La feuille qui claque », légèrement plus facile (B9 ou B10) mais dont le réta peut engendrer des sueurs froides ! Ben tort la chose rapidement. Le passage me demande quelques essais de plus mais je parviens à me rétablir vivant au sommet du bloc quelques minutes après.
Juste avant de quitter le secteur, Hugo décide de refaire un tour dans Simplicité volontaire. Avec raison puisqu’il passe le réta tout en concentration. Histoire de s’achever, nous allons jeter un coup d’oeil dans le 6, ce bloc mythique du secteur Scarie Movie sans grand résultat. Hugo en profite pour envoyer Bernadette Subaru, B10, en mode fuite en avant ! Un bien belle journée pour lui ! Pour nous tous aussi d’ailleurs. Et j’en profite pour remercier notre chauffeur Bérenger Boulvert qui, pour cause de blessure au bras, ce sera abstenu de trop toucher le grès, ainsi que Julie Nardetto et Madeleine Goujon qui ont patiemment filmé un bon paquet d’essais ! Le résultat de ces vidéos ici :
Ce samedi a eu lieu une nouvelle sortie falaise pour nos pitchouns d’Escale. Le rendez-vous a été donné au secteur de la Source, que la plupart découvraient pour une première fois. Pour certains d’entre eux, ils découvraient même l’escalade sur rocher ! Découverte du matériel donc, et apprentissage des premiers mouvements de l’assurage pour ceux-là. Les autres, déjà bien autonomes, ont pu se concentrer plus particulièrement sur leur escalade, et sur leur objectif principal : atteindre le sommet.
Pour le deuxième groupe, majoritairement composé d’anciens adhérents, l’apprentissage de l’escalade et de l’assurage en tête est notre objectif prioritaire. Ils ont pour la deuxième fois travaillé en moul/tête pour gagner en efficacité sur les manœuvres d’assurage, un peu plus subtiles qu’en moulinette.
En tout cas, ce fut une journée particulièrement ensoleillée et douce pour ce mois de novembre !
Je ne présente plus Kalymnos, cette petite île grecque au large de la Turquie, paradis de la grimpe de renommée internationale. Qui, en tant que grimpeur, n’a jamais entendu parler de ses innombrables falaises toutes plus impressionnantes les unes que les autres, de ses longueurs dépassant régulièrement les 40m d’escalade, à chevaucher stalactites gigantesques et autres concrétions aux formes extravagantes ? La Mecque de l’escalade m’a-t-on dit. Et bien voilà, j’ai effectué mon pèlerinage en terre sainte, mes 7 jours de grimpe, l’esprit tourné vers le Dieu de la colonnette et du bi-doigt tendu.
L’aspect logistique du voyage fut mené d’une main de maître par Bérenger et Julie. Nice-Milan en voiture, Milan-Kos en avion, Kos-Kalymnos en bateau… Tout se déroule comme prévu et nous arrivons à l’hôtel Panormitis, juste sous la célèbre et effrayante Grande Grotta, sans le moindre encombre.
Au dessus de nous se trouve une énorme barre formant les secteurs principaux de Kalymnos, accessibles à pied depuis Massouri. Massouri, c’est le petit village où se retrouve le soir la majeure partie de notre communauté à cordes, après une dure journée de prières et d’ablutions, pour festoyer, se restaurer, se reposer et reconstituer son capital « peau des doigts » en vue d’un lendemain assez identique à la journée passée. Quand je parle de village, mieux vaut imaginer Massouri comme une espèce d’infrastructure mal ordonnée destinée à satisfaire le pèlerin : hôtels pour dormir, locations de scooters pour se déplacer, bars pour se désaltérer, restaurants pour se ressourcer, mini-markets pour tenir la journée, de souvenirs pour penser qu’ailleurs des gens bossent dur, et bien sûr quelques magasins de montagne en cas d’imprévu. Brefs, soignés aux petits oignons les pèlerins. Et le tout pour une somme relativement modique (autour de 10€ la nuit, 10€ la journée de scoot et 10€ le repas).
Voilà donc notre chemin de croix (pipeau) tout tracé : levé, petit-déj, choix du secteur, scooter, marche d’approche, escalade, marche de retour, scooter, douche, bar, restaurant, mini-market, dodo… Et c’est reparti le lendemain, le tout au milieu d’une foule de grimpeurs toutes nationalités confondues (dont beaucoup de français, vacances de la Toussaint obligent), doudounes high-tech sur les épaules et bonnets bien serrés aux oreilles par 25°C à l’ombre, vivant exactement au même rythme.
La clé du succès de Kalymnos : du prêt à l’emploi, version discount. Tout est simple, à portée de main, et pas cher. De l’assiette de poisson frais à la voie de 55m (repos totaux : 27, bons repos : 43, difficulté max intrinsèque : 6a+, cotation : 8a+). Et de fait, tout est lustré, sans grain, surfaces polies sous la gomme noire de nos chaussons autant que sous nos sombres âmes de consommateurs insatiables et destructrices d’authenticité. Quelques petits billets dans les poches des locaux (mais pas trop quand même) et nous nous sentons tout permis. Nous équipons, nous consommons, nous consumons, et pour nous accueillir, il faut toujours plus de place. Le faux village s’étend, les locaux cherchent à juste titre à en tirer profit. Et le paradis est vicié… Un voile de regret s’étend sur la beauté naturelle de l’île, sur les splendides couchés de soleil sur Telendos et sur l’incroyable et sauvage grotte de Sikati. Et même la ligne d’escalade la plus majeure qui soit (et pour la peine, il y en a un paquet) ne peut parvenir à détourner mon esprit de ces pensées.
Un petit tour dans l’arrière-boutique du magasin d’éponge, aux filets bourrés de ce qui fut autrefois la richesse de l’île, là où l’odeur de la mer semble résister à celle de l’argent, ne parvient même pas à soulager ma conscience : vaut-il mieux vivre du tourisme de masse que du commerce de l’éponge ? Serviteur du petit bourgeois grimpeur et de son porte-monnaie ou esclave d’une vie de dur labeur, paumé sur un bout d’île et sans espoir d’épanouissement ?
Ce qui est sûr, c’est que cette île n’appartient plus aux kalymniens, elle appartient aux grimpeurs. Nous l’avons achetée pour en faire notre terrain de jeu, au détriment de sa culture, de ses habitants et de son environnement. Ainsi mon pèlerinage se transforme en pêché : celui de participer à cette mascarade hypocrite où la satisfaction personnelle s’obtient à moindre effort, celui d’appartenir à une communauté aux valeurs dégradées.
Après toute une saison dans la Richiusa, l’envie de revoir mes chers canyons du pays me tiraillait. Ce mercredi, il m’a été donné de faire la Barbaira avec 2 clients. Voilà donc une façon efficace de joindre l’utile à l’agréable !
Le riu Barbaira est un joli canyon italien proche de la frontière, au départ de Roccheta Nervina. Il présente l’intérêt d’un ensoleillement efficace, hormis dans l’étroiture. Même si la saison nous offre des températures particulièrement clémentes, l’eau n’est pas non plus très chaude et un brin de soleil permet d’apprécier plus facilement les passages dans l’eau ! De plus, cela donne une lumière magnifique, qui couplée aux couleurs éblouissantes du canyon (le bleau de l’eau, le gris/ocre des roches et le vert de la végétation) permet de s’en mettre plein les pupilles !!
Nous voilà donc partis, petit groupe dynamique, enchainant les divers obstacles. Le canyon commence assez fort avec un très beau saut d’un pont traversant la rivière. S’ensuit une marche ponctuée de diverses petites glissades et sauts pour arriver au point fort du canyon : le grand rappel sous la cascade. Le saut est possible mais assez technique et le rappel si beau qu’il serait dommage de le manquer !
Après ça, le canyon se fait plus étroit et de nombreuses résurgences gouttent sur nos têtes, créant au passage de superbes tufs. Émerveillement garanti !Quelques sauts et rappels plus loin, le retour au soleil signifie la fin des hostilités et le départ d’une marche en rivière un peu fastidieuse avant le dernier saut du barrage et la marche de retour.
Quoiqu’il en soit, la Barbaira reste un must du coin et j’y aurais pris un réel plaisir à la reparcourir en cette fin de saison !
Et en bonus, deux petites vidéos : le premier saut du pont et la dalle du tu cours tu sautes et tu fais n’importe quoi :
En juin, avec François, nous avons profité d’un jour de repos pour aller explorer les célèbres canyons autour des aiguilles de Bavella : la Purcaraccia, la Vacca et le Pulischellu, dans cet ordre et dans la journée. Je n’ai malheureusement que peu de photos à vous montrer puisque nous n’avions pas d’appareil photo étanche. Qu’à cela ne tienne !
La Purcaraccia est de loin le canyon le plus ludique qu’il m’ait été donné de faire. Des toboggans en veux-tu en voilà, larges comme une autoroute, à refaire indéfiniment et à tester dans tous les sens possibles ! Par contre, peu de sauts ponctuent la descente et 2 grands rappels de 40m très jolis cassent un peu le rythme et obligent à porter les cordes sur un marche d’approche un peu longue. Chaque vasque est accessible à pied et fourmille en été de baigneurs venus se rafraichir dans un cadre plutôt magique, juste sous les aiguilles. A éviter en pleine saison donc, pour ça et pour éviter de faire la queue derrière de nombreux groupes. De plus, mieux vaut un bon débit pour s’amuser dans les toboggans !
La Vacca, un peu plus technique, offre un meilleur débit (type Maglia) et de nombreux sauts. Pas de toboggans en revanche, et faisable sans corde pour ceux qui connaissent très bien. Sinon, un rappel de 13m permet d’éviter le seul saut vraiment risqué. Vers la fin, vous pourrez explorer une belle grotte/siphon en fonction du débit et de votre capacité pulmonaire, et tenter deux gros sauts autour de 20m pour les plus téméraires ! Prenez garde à la marche retour, elle est raide, raide, raide…
Pour finir, le Pulischellu est le moins original des trois canyons. Il en reste tout de même très intéressant, varié, ludique et peu engagé. une valeur sûre ! Encore une fois, le canyon se transforme en usine à fric en saison, à éviter absolument entre juillet et août.
En bonus, les vidéos des mes deux grands sauts de la Vacca :
Durant ces quatre mois d’intense activité, peu de temps m’aura été laissé pour m’adonner à mon sport favori : l’escalade. J’ai tout de même eu l’occasion de découvrir quelques uns des sites d’escalade proches d’Ajaccio. Rien de bien extraordinaire comparé à ce que l’on peut trouver autour de Nice, mais chacun de ces sites auront au moins l’intérêt du dépaysement, ne serait-ce que pour la grimpe sur granit, toujours très différente de ce que je connais sur le calcaire niçois.
Saint Antoine
Ma première expérience fut de loin la pire ! Saint Antoine, ce sont quelques secteurs disséminés ça et là à flanc de montagne, accessibles depuis un petit col sur la route de Capo di Feno (très belle plage en passant). Nous cherchions alors un site avec Carole nous permettant de grimper à l’ombre l’après midi. Quelques dalles pas franchement attirantes, un caillou peu engageant, à gros grain et tout en rondeurs peu adhérentes du fait de la chaleur, dans un cadre péri-urbain pas vraiment fantastique… Bref, à éviter. Ne nous attardons pas sur le sujet.
Valdu di Saltu
La bonne surprise que ce mignon petit site de blocs situé à l’ombre d’une forêt de chênes et d’arbousiers toute tranquille, proche du village de Petreto Bicchisano, sur la route de Propriano. Ce secteur offre de quoi passer quelques belles journées entre potes, même lorsque la chaleur de l’été se fait trop accablante pour grimper au soleil. Malheureusement pour moi, j’y suis venu seul et sans crash pad, contraint et forcé de rester sur les blocs les moins haut et pas trop délicats. Mais il y en a déjà bon nombre et ma journée ne fut pas perdue. Il m’a même plutôt semblé que le site offrait plus de blocs faciles que de blocs durs, voire pas assez de blocs durs pour y revenir vraiment souvent. Cependant, la grimpe est globalement d’excellente qualité et souvent déroutante à cause d’un granit sculpté dans d’improbables formes. A faire si vous passez dans le coin !
La roche surplombante. Suffisamment rare dans la coin pour la nommer ainsi. Un petit site tranquille et agréable, à l’ombre le matin et une bonne partie de l’après-midi en été quand le soleil est bien haut. Quelques belles voies dans le 6ème et 7ème degré. Rien d’extraordinairement original, mais de quoi se mettre les bouteilles, surtout après un cruel manque d’entrainement. Et ce n’est pas Chloé qui me contredira !
Monte Gozzi – Saga Corsica
Une chose est sûre, ça se mérite ! Une des pire marches d’approche que je connaisse ! Une montée raide dans le maquis en plein cagnard suivie d’un couloir encore plus raide, heureusement à l’ombre seront nécessaire pour bénéficier d’un panorama imprenable sur la baie d’Ajaccio. Et quelle tranquillité ! A quelques kilomètres à peine d’Ajaccio, on se croirait dans les Alpes. Enfin, avec un peu d’imagination..
Le secteur Saga offre quelques voies à l’ombre la majeure partie de la journée, exactement l’inverse du secteur de la grande vire juste à côté, aux lignes immanquablement plus attirantes. Côté caillou, plutôt abrasif et pas exactement le type que je préfère avec une adhérence très limitée par grosse chaleur et des voies souvent très bloc, à l’image de l’éponyme du secteur, un 6c qui vous ouvrira ses portes sur la simple tenue d’une seule prise ! Les voies en 6 à droite du secteur méritent tout de même d’être visitées, mais attention aux cotations qui nous ont semblé bien tassées ! Quoiqu’il en soit, une journée fort agréable en compagnie de Charlotte, Chloé et Matthieu !
La Richiusa
Et oui, la Richiusa n’est pas seulement un canyon, c’est aussi un site d’escalade. Nous sommes restés avec Chloé et Charlotte au secteur principal appelé la source, majoritairement dans le 6ème degré et offrant de belles envolées verticales, sur prises plutôt rondes à gauche, et nettement plus franches à droite. De très belles voies intéressantes à parcourir. Charlotte aura même grimpé sa première voie en tête ! Le site présente de nombreux autres secteurs à découvrir, et même un secteur de très haut niveau développé par Quentin Chastagnier à la sortie du canyon. Même si l’accès aux voies peut sembler peu pratique, elles sont majeures selon l’ouvreur. Une autre fois pour moi, je n’avais déjà plus le niveau à ce moment-là !
Rupione
Un petit site d’initiation assez mignon. Le parking, dans une belle forêt de chênes liège est particulièrement bucolique et attractif pour tout ce qui est siestes ou sessions de slackline. Le site en lui-même présente peu d’intérêt pour l’escalade hors débutants. Du 4 au 6b max, les longueurs sympas mais loin d’être exceptionnelles sont à réserver aux écoles du coin. Les autres, passez votre chemin.
A final, Ajaccio est loin d’être la destination phare de la grimpe en Corse. Mieux vaut faire le déplacement du côté de Corte ou de Bavella (pour les grandes voies TA). Mon coup de coeur restera le Valdu di Saltu. La Richiusa et le Gozzi sont à visiter également. Le reste, vous pouvez oublier. Allez faire un canyon, une rando, ou partez découvrir une des nombreuses merveilles de l’île de beauté, cela en vaudra probablement plus le coup d’oeil !
PS : Bonifacio
Qui ne connait pas Bonifacio, ce village perché au sommet d’une falaise qui semble vouloir s’effondrer d’un instant à l’autre ? Sans aucun doute un des plus beaux coin de l’Europe ! S’il est clairement impossible de grimper sur ces imposantes falaises pour cause de qualité médiocre du rocher (une espèce de mollasse ressemblant à ce que l’on peut trouver à Venasque) et de sacrilège visuel engendré par la présence d’un grimpeur dans ce panorama trop magnifique, j’ai tout de même découvert un spot qui, à mon avis, est suffisamment intéressant pour y amener une vieille paire de 5.10 et une bonne réserve de pof ! Attention, deep water soloing !
Vous trouverez la falaise en dépassant Bonifacio vers l’est (moins de 5min en voiture, vue imprenable sur le village en passant) et en vous garant au premier endroit d’où la mer vous parait accessible. Vous croiserez quelques blocs sur le chemin d’accès au pied des falaises, déjà relativement attirants et je pense bien utiles pour la chauffe. En bas, dépassez les nombreux plagistes somnolant au soleil, toujours vers l’est (à la nage ou à pied si vous avez le pied sûr). Trois criques plus loin, la grotte est immanquable : haute d’une dizaine de mètres, large de 20, des eaux turquoises en réception (à aller sonder tout de même, je n’avais pas de masque pour vérifier partout la profondeur), et des strates en veux-tu en voilà, idéales pour créer nombreuses lignes et connections, le tout dans un dévers à faire passer déversé pour une dalle ! Bon, Ok, j’exagère, disons à peu près comme à déversé, mais des prises en plus ! Ok, y’a un peu de sable dessus, mais quelques passages et un coup de brosse (dans le crux, toujours facile de sortir sa brosse) et il n’y paraitra plus. Je n’avais bien évidemment pas mes chaussons, je n’ai donc pas pu m’aventurer bien haut, la gravité me ramenant bien vite à mon triste sort de bipède terrestre, mais le caillou m’a paru suffisamment solide pour grimper sereinement. J’ai même testé quelques petites réglettes du haut de mes 60kg, ça a tenu ! Enfin, le caillou, moi non ! Enfin voilà, mon imagination débordante a repéré un bon paquet de lignes, de pas trop dures à extrêmes je pense. Si je reviens en Corse l’an prochain, il est clair que j’essaierai d’y faire un tour histoire de défricher tout ça ! Affaire à suivre…
Vous avez pu le constater, le blog s’est retrouvé légèrement à l’abandon cet été. Et pour cause : je suis parti en Corse du 1er juin au 2 octobre pour 4 mois de salariat chez Rêves de Cimes en tant que moniteur de canyon, et accessoirement guide de via ferrata ou surveillant de parc accrobranche.
Succinctement, un petit portrait de la société. Elle est dirigée par Jean-Roch et Florian Chelos et propose diverses activités dont les principales sont le parcours accrobranche de Vero (à 30 min d’Ajaccio), le canyoning (principalement les gorges de la Richiusa), la via ferrata de Tolla et la randonnée pédestre. Elle emploie à peu près une dizaine de jeunes saisonniers, principalement sur le parc. Nous étions initialement prévus à 3 BE escalade pour la saison mais l’un d’entre nous s’étant blessé dès les premiers jours, il nous a laissé avec une charge de travail accrue. C’est donc avec Damien Coelho Mandes, jeune BE de 22ans et déjà 3 saisons à son actif que j’ai passé les 2 mois de l’été dans le canyon de la Richiusa, proche du petit village de Bocognano, sous le col de Vizzavona, sur la route de Corte.
J’étais hébergé dans un petit appartement à Mezzavia, juste à côté d’Ajaccio, sous la maison de Jean-Roch. Je me levais le matin pour préparer le matériel, prenait le camion avec Damien jusqu’au canyon, faisais mes deux rotations entrecoupées d’une pause repas au camion jaune du village, puis rentrais le soir pour ranger le matériel. Pas compliqué, mais plutôt épuisant sur le long terme !!
Le parcours aventure de Vero
Le parc offre plus de 150 ateliers pour 13 parcours, des verts adaptés aux enfants de 3 ans aux mauves et noirs pour les plus téméraires et les plus sportifs, en passant par la grande tyrolienne de 150m ! Sans être un grand fan de l’activité, j’ai trouvé le parc vraiment intéressant. Chacun peut y trouver son compte, les parcours sont très réfléchis et faciles d’emploi et le cadre, sous une forêt de pins, est enchanteur.
Côté boulot, rien de bien passionnant dans la surveillance, si ce n’est quelques interventions ponctuelles permettant de temps en temps de sortir de sa torpeur (les mauvaises langues diront sieste !)
La via ferrata de Tolla
Il m’aura été donné au cours de la saison d’accompagner quelques groupes sur cette via à l’esthétisme saisissant. Située à quelques encablures du lac de Tolla et de son barrage, le randonneur évolue sur une falaise surplombant les gorges en aval du barrage. Elle commence par une descente un peu longue avant de traverser sur de belles dalles de granit qui permettent d’atteindre un beau pont népalais, seul atelier de la voie et prélude à la grande ascension gazeuse qui s’en suit. Petits bras, préparez-vous ! Certaines sections sont bien physiques, mais rien d’insurmontable, rassurez-vous.
Après une nouvelle traversée sur de larges vires, on attaque la seconde phase de l’ascension qui mène au sommet et à la fin de la via. Cette section traverse tout un pan de mur truffé de tafonis, ces formations géologiques très esthétiques créées par l’érosion et typique du granit corse. Bref, un régal pour les yeux, même si on regrettera le manque d’ateliers ludiques cassant la monotonie de la progression sur barreaux.
Le canyon de la Richiusa
Considéré à juste titre comme l’un des plus beaux de Corse, ce canyon se révèle être un vrai petit bijou. Pas le prestige d’une Maglia, ou la beauté végétale d’une Barbaira, mais l’équivalent en mieux d’un Cramassouri. Le seul petit point désagréable serait éventuellement la marche d’approche (45 minutes avec un groupe) qui, à force de répétition devient un peu lassante et physiquement éprouvante.
Sinon, paysages montagneux bucoliques, succession de cascade ininterrompue, des obstacles variés et ludiques, très adaptables au niveau de chacun et des risques d’accidents assez minimes. Pas mal de soleil dans le canyon en matinée, de l’eau verte très claire qui coule toujours après une longue période de sécheresse, que demander de plus ?
Il s’agit tout de même de faire attention aux risques de crues, très violentes en cas d’orage, qui m’ont tout de même valu l’évacuation d’un groupe et le « sauvetage » d’un autre mal embarqué. Mais place aux photos :
Finalement, cette saison en Corse aura été pour moi une très bonne expérience. Autant sur le plan professionnel que personnel. D’une part, j’ai appris où se trouvaient mes limites physiques avec une blessure à la hanche et une bonne sinusite. Avec plus de 130 Richiusa effectuées, la conduite de groupes, divers et variés, n’a presque plus de secrets, et mon anglais s’est vu considérablement amélioré par la présence de nombreux allemands. Le travail en équipe avec Damien, la gestion de la présence des autres groupes, la fatigue, toutes ces expériences ont permis de renforcer mon bagages professionnel et mes convictions de guide de canyon.
D’autre part, l’accueil de Jean-Roch, de sa femme Claire, de ses parents Doumé et Cathy et de Florian a été irréprochable. Difficile de ne pas se sentir immédiatement à l’aise avec des personnages pareil ! Des corses dans l’âme et le sang. Bref un été enrichissant à bien des niveaux et une expérience à renouveler éventuellement l’an prochain, en fonction de la conjoncture des choses !
Dimanche 15 mai a eu lieu au gymnase de St Jeannet le 14ème challenge du baou, compétition d’escalade pour les jeunes comptant pour le challenge départemental. Escale était donc représenté avec chez les pitchouns Jérémy, Loën et Alexis, et chez les plus grands Tom, Gaël, Loris, Mélanie, Clotilde, Léa et Florine.
Léa, Clotilde et Florine admirent et encouragent Mélanie
Chez les microbes, Loën nous fait une excellente prestation pour sa première participation à une compétition sur corde et termine à la 11ème place avec ses deux premières voies sorties et une chute à la toute fin de la dernière. Alexis semble trouver peu à peu ses marques car après une belle journée en falaise la veille, il sort sa première voie sans difficulté mais manque les deux autres. Il termine avec panache à la 28ème place.
Loën dans sa 2ème voie, à l'aise comme un poisson dans l'eau
Le seul représentant poussin découvre aussi la compétition dans les pas de son frère. Jérémy termine 27ème.
Gaël assure ses appuis dans sa 2ème voie
En benjamin, Gaël et Tom sortent tous les deux les deux premières voies mais ce ne sera pas suffisant pour espérer approcher le podium : ils finissent respectivement 8ème et 12ème.
Tom au départ de la bien difficile 4ème voie
Chez les minimes Clotilde et Mélanie arrivent comme d’habitude derrière l’indétrônable Paloma et complètent donc un beau podium. Un petit air de déjà vu ? Léa, quant à elle, un peu en dessous de ce qu’elle peut faire, termine 5ème et Loris 8ème.
Mélanie dans sa 4ème voie, un peu déversante
Florine, en cadette, concourrait pour la forme et finit à une logique 4ème place derrière des grimpeuses largement plus entrainées. Florian accroche la 10ème place chez les garçons.
Florine cherche les bons placements dans sa 2ème voie
Si les résultats de cette journée ne sont pas forcément à garder dans les annales du club (heureusement que la famille Gaglio est là !), ce genre d’expérience est toujours bonne à prendre et suscitera peut-être plus tard une vraie vocation parmi les plus jeunes. En tout cas, la compétition s’est déroulée parfaitement, dans une ambiance conviviale, comme nous en avons l’habitude ! Et un grand bravo à tous les participants, on se refera dans un mois à Cagnes !
Aujourd’hui a enfin eu lieu l’inauguration du tant attendu site d’escalade de Contes. Brossé, équipé, débroussaillé par Pascal Clémenti d’Odyssée Verticale et son équipe, le site est une franche réussite. 160 voies dont une énorme majorité pour les débutants, un équipement rapproché, un pied de falaise dégagé et un cadre idyllique. Le caillou étant du grès assez peu prisu, la plupart des voies ont été taillées, ce qui en rend la lecture plus facile que sur un calcaire classique. Un régal pour les enfants !
Arthur et Margaux en route pour le sommet
Loen en plein mouvement
Et ça tombe bien puisque justement, c’est ce jour-même que j’ai emmené les petits d’Escale. Si le soleil n’était pas au rendez-vous, nous avons échappé presque jusqu’au bout à la rincée. Seul le dernier groupe a terminé sa séance sous la pluie. Les jeunes ont donc continué leur apprentissage des manipulations de base de l’escalade en moulinette : assurage, descente, pose de dégaines pour certains, le tout sur un caillou tout nouveau pour eux.
Les garçons du premier groupe
Arthur aura bien grimpé cette journée
Et à ce jeu, ce sont les plus jeunes qui m’ont le plus épaté ! Alexis et Audrey prennent tous les deux de l’assurance, autant dans leur escalade que dans leur descente : les appuis se précisent, et la confiance arrive doucement. Andy, qui découvrait la falaise, a pris connaissance avec de nouvelles sensations et attendra quelques temps encore avant d’alller toucher son premier relais.
Léo essaie de prendre confiance dans le matériel et son assureur
Téotime, à l'aise comme à son habitude, avale les longueurs
Les plus vieux et téméraires, comme Lucie, Jérémy, Alison, Ibane et Téotime sont déjà bien autonomes en moulinette et apprendront rapidement à grimper en tête.
Anaïs contente d'arriver au relais
Alison dans le bas d'une longueur peu évidente
Une journée réussie donc, malgré l’absence de certains. Et un site qui me verra souvent avec des groupes de tous âges !!