Bagnolar

Mon deuxième canyon de la saison, après un petit tour dans le grand classique Imberguet fut Bagnolar, le 25 avril avec Carole. Un débit correct et une eau bien froide pour un canyon appréciable en cette saison. La longue marche d’approche s’est faite plutôt tranquillement, à notre rythme, pour arriver pas trop en sueur au ruisseau.

Le début du canyon est plutôt tranquille, de petits obstacles à désescalader, pas mal de marche dans un univers végétal humide charmant. Le rythme s’accélère ensuite avec quelques toboggans et de belles verticales encaissées. Un petite promenade sans rien de très technique ni de particulièrement ludique (pas franchement de sauts), un canyon à faire parce qu’on aime ça, pour passer un bon moment avec des amis, parce que la saison le permet et pour s’en mettre plein les mirettes !

Un paysage que l'on ne rencontre qu'en canyon

Vous avez dit humide ?

Le premier obstacle est passé !

Un des nombreux petits rappels

Carole assure ses appuis dans cette désescalade quelque peu glissante

Cette photo vaut-elle la peine de se geler dans l'eau glacée ?

Un autre petit rappel, joli non ?

Carole dans une position qui semble assez inconfortable

Un petit dernier pour la route

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Grandes verticales

Hier, avec Bérenger et Marco, nous avons visité un grand classique des Alpes Maritimes : la Peïra.

Ce canyon, plutôt ouvert et ensoleillé, propose 3 grandes verticales : une 45, une 50 et une 60, ainsi que d’autres petits rappels, pour seulement 2 sauts. La marche d’approche est un peu longue (environ 1h) pour une descente plutôt courte mais sympathique en cette saison : on ne se mouille pas beaucoup ! Le débit était correct mais désespérément bas pour la saison ! Espérons qu’ils pleuvent un bon coup d’ici l’été…

Un canyon pratique pour se recaler dans les manips de corde donc, d’autant plus que Marco va devenir le nouveau stagiaire de Bérenger et doit apprendre pas mal de choses pour cet été. La suite en images.

Marco tire la corde du 1er rappel

Boul s'extasie devant la beauté sauvage du lieu (ou alors il fait le con)

Je descends la première grande verticale

Marco au milieu de la C50

Marco descend dans la C50

Marco au fractio de la deuxième grande verticale

Boul se prépare à sauter

Une grotte où l'eau, le végétal et le minéral se mêlent

Marco dans le dernier grand rappel de la C60

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Deux journées à Annot

Pendant ces vacances de Pâques, après l’initiation aux grandes voies, un stage plus conventionnel a été mis en place pour les jeunes d’Escale. Le but était de passer deux journées entières ensemble dans un environnement nouveau et sur un caillou différent et surprenant : le grès. Nous voulions passer le 1er jour dans les voies du secteur de la gare, et le 2ème sur les blocs de la piste d’Argenton.

Deyann dans une dalle à trous en 5+

Cette fois-ci, ce sont Gaël, Clovis, Xavier, Florian, Deyann, Lou, Tom et Vincent qui ont choisi de participer. Nous nous sommes donc retrouvés à St Martin mardi matin, direction Annot. Après un trajet sans rebondissement, nous arrivons au parking de la gare et nous dirigeons vers le secteur de la grande pyramide. Dalles et adhérences sont au menu : pieds à plat sur lesquels il faut pousser et petits trous pour les doigts, ça change du calcaire de Levens !

Lou au sommet de la grande pyramide

La première partie de la journée, les jeunes s’essaient avec plus ou moins de réussite et de concentration dans les voies. L’ambiance est volontairement décontractée, nous sommes là pour nous amuser. Vers 15h, nous montons vers la chambre du roi, curiosité géologique et zone d’aventures par excellence : un grand corridor entre deux falaises de grès parcourues de failles et fissures à explorer. Nous installons une grande tyrolienne à 20m de haut dans l’axe du corridor et passons quelque temps à nous y essayer.

Florian dans un 6a de la grande pyramide

Le soir, nous redescendons à la gare pour récupérer le mini bus et repartir quelques kilomètres plus loin vers le camping de la Rouïe, sur la piste d’Argenton. Mission bois et montage de tentes, douches et préparation du repas. Malheureusement, un temps trop sec nous a valu l’interdiction de faire du feu ! Dommage pour la veillée et les grillades…

Clovis dans un B9 à Scary Movie : la truite

Le lendemain, direction le secteur de blocs Scary Movie où nos jeunes découvres pour beaucoup le bloc en milieu naturel : crashspads et parades, plats et rétas, genoux et avant-bras râpés ! Que du bonheur. Quelques heures plus tard, tout le monde (hormis Clovis) est bien fatigué et a le bout des doigts suffisamment à vif. Nous montons au secteur Madness pour terminer la journée et jeux et siestes. Clovis, lui, en profitera pour signer son premier 7a bloc avec « l’ex grosse lunule ».

Gaël dans Conatif, B4 de Scary Movie

Les deux jours se sont déroulés dans une ambiance sympathique et conviviale et malgré la déception de l’épisode du feu de camp interdit, nous avons bien profité de la magie d’Annot, un de mes lieux de prédilection. On remettra ça !

Vincent dans un B3 du secteur Madness

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Ascension des ressauts à St Jeannet

Le samedi 16 avril, avec 7 jeunes du club d’Escale que sont Gaël, Florine, Lou, Deyann, Xavier, Florian et Tom, nous sommes montés à l’assaut du baou de St Jeannet, célèbre montagne des préalpes de Grasse culminant à 802m d’altitude.

Le groupe juste au dessous du premier ressaut

L’objectif pédagogique de la journée était l’apprentissage des diverses situations basiques de la grande voie : grimpe en tête et assurage avec une corde à double, confection d’un relais, assurage de deux second à la plaquette puis descente en rappel auto-assuré. Une journée bien chargée donc, et bien réussie à ce niveau puisque chacun a pu s’exercer dans tous les cas de figure.

Florine assure Lou et Tom dans la 1ère longueur, l'oral, 4+

L’objectif technique a lui aussi été atteint sans difficulté particulière puisque nous avons gagné le sommet sous le coup des 16h30. Nous avions donc formé 3 cordées, deux de deux et une de trois et choisi les itinéraires suivants :

– 1er ressaut : l’oral (4+), la colle (4+) et le pilier du bac (5)

– puis : le parapluie (4+), la honte (5+), la fissure de la brèche (3-)

– 2ème ressaut : la dame (5+), la spinach (5), le grand chariot (5+)

– 4ème ressaut : la poubelle (4+), le papillon (4), la super papillon (5)

Le parcours totalise environ 400m de dénivelé positif depuis le village. La marche d’approche jusqu’au premier ressaut est déjà bien épuisante, et Deyann qui avait oublié son casque a gagné le droit de la faire presque 2 fois en entier !

Gaël en plein effort dans le pilier du bac, 5

Après le petit briefing « sécurité et manips », nous attaquons l’ascension du premier ressaut. Le ton est donné : cotations bien sèches pour une escalade « old school » sur caillou bien patiné. Le deuxième ressaut fut le plus difficile à passer et les grands se sont jetés dans les voies avec courage et détermination. Nous avons passé à pied le 3ème ressaut pour terminer par le 4ème et dernier ressaut, juste au niveau de la table d’orientation, sous l’oeil assez étonné des promeneurs qui ne se doutaient pas qu’un groupe aussi jeune pouvait parvenir au sommet par des voies verticales.

Lou au sommet de la première longueur, l'oral, 4+

Après une descente en rappel du dernier ressaut, nous avons attaqué la descente mine de rien assez technique et escarpée par le chemin coupant à travers les ressauts pour arriver au minibus à 18h, fatigués mais heureux.

Tom à l'assurage de la fissure de la brèche, 3-

Finalement, les jeunes m’ont surpris par leur efficacité et leur capacité à donner d’eux-même pour franchir chaque obstacle. Tom, particulièrement, aura énormément donné dans la première longueur et aura trouvé le courage de grimper malgré tout sa 2ème longueur en tête. Deyann et Gaël auront mené un rude combat dans « la dame », leur 5+ du 2ème ressaut, délicat et un poil engagé. Florine, Florian et Xavier se sont chargés de toutes les autres longueurs un peu délicates et ont acquis une certaine autonomie rapidement, me permettant à moi de m’occuper de ceux en difficulté. Lou, quant à lui, à fait l’effort de venir participer malgré une santé précaire, et aura tout gravi sans rechigner et avec sa bonne humeur habituelle.

Lou à l'assaut de la Spinach, 5 du 2ème ressaut

Bref, une journée riche où chacun a donné de soi et joué en équipe pour atteindre le sommet. Bravo à tous !

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Annot, ou quand ça coince…

Mardi dernier, avec Basile, Thomas et guidés par Vivien, nous sommes montés à Annot pour qu’enfin je découvre ces fameuses fissures. Depuis le temps que j’ai découvert qu’elles étaient brossées et grimpables en escalade sur coinceurs, cela me taquinait le verrou d’aller m’essayer à cette escalade si atypique par chez nous. Pauvre d’une expérience très limitée dans le domaine, c’est donc sous les conseils avisés de Vivien (devenu depuis l’automne dernier un grand connaisseur des lieux) et de Thomas (qui a déjà l’expérience d’Indian Creek), que nous commençons à nous équiper au pied de la première fissure qui nous intéresse : « Jo part à Cétamol », un 6a « de chauffe » bien en verrous… Matériel, gants de strap, chaussons larges et souples, tout est bon et c’est parti pour Vivien qui ouvre le bal.

Un camalot, un sac à pof et les gants de strap, c'est parti !

Il faut savoir que pour un néophyte en la matière, grimper du 8b en dévers sur colos n’aide en rien à ce type d’ascension. L’humilité est donc de mise, et l’éthique « stricte » du grimpeur sportif s’en voit tout modifiée. On grimpe avec tout ! Genoux, coudes, arbres, tant qu’on va vers le relais, on est bon !

Après Vivien, je me lance dans la ligne en moulinette, histoire d’apprécier la qualité de mes gants et ma capacité à savoir verrouiller correctement. Comme il m’était déjà arriver de le faire lors de mon voyage au Canada, la chose m’est revenue assez naturellement et c’est sans trop de difficulté que j’enchaine ma première longueur.

Vivien travaille le bas de "Paolo Felici", 7b

Juste à gauche de là se trouve une autre fissure bien moins accueillante et facile à protéger : « Paolo Felici », une voie cotée 7b avec un crux bien haut sur le dernier coinceur. C’est donc naturellement en passant par le haut que nous équipons la moulinette pour aller voir ce qu’il en retourne. Cette fois-ci, point n’est question de verrouiller les mains, mais plutôt de dulfer une petite fissure pas évidente mais pas si dure non plus. On remonte ensuite une fissure facile pour arriver sur une rampe oblique. Et là, c’est le drame ! La rampe suivante se trouve loin à gauche, après une jolie dalle bien trop lisse à mon goût. Finalement, le pas n’est pas si dur, mais le faire en tête ou en moul change radicalement la donne : ce sera pour une autre fois.

Il est temps pour moi de placer quelques camalots. Je retourne donc fière de mon passé de grimpeur traditionnel dans la fissure en 6a, choisis de changer un peu l’itinéraire pour jouer un peu plus du verrou, me mets un peu en vibration mais passe quand même plutôt bien ! Relais clippé !

Basile dans "Hand training", 6a majeur mais un peu sombre

La suite de la journée, on jouera dans « les voillage faurmes la jenaice », un 7a+ bien retors de la chambre du roi, la belle fissure oppressante de « hand training », le 6a fissure par excellence, l’autre classique en 6a de « Dedicata alla val di mello » (on ne pose pas tous les jours un n°6), le 6c à trous exceptionnel de « spitalgie », et le superbe 7a « Vingt 2 ». Globalement, je n’ai pas trouvé les cotations serrées si on s’en réfère uniquement à la difficulté de la voie. En revanche, poser les protections à la montée rend l’ascension largement plus ardue ! Sang froid, rapidité et expérience sont de mise. Mais quel plaisir que de sentir son n°2 s’ouvrir et crisser sous les petits grains de sable ! Bref, une aventure palpitante à renouveler sans modération, même si, je le souligne, ma préférence reste et restera encore longtemps le bloc pour sa simplicité et la légèreté de ce qu’on trimballe sur le dos (flemme, quand tu nous tiens).

Encore Basile dans "Dedicata alla val di Mello", 6a (notez le n°6 au baudard)

Un gros merci à Vivien pour nous avoir guidé dans ces lignes et pour avoir porté et partagé une bonne partie du matériel. La prochaine fois, ce sera « Vingt 2 » en tête et on ira voir du vraiment dur !!

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Grosse sortie à la Source

Samedi dernier, tout le club d’Escale s’est retrouvé à St Jeannet, au secteur de la Source. Tandis que Bérenger s’occupait des ados, c’est avec les plus jeunes que je passais la journée pour leur deuxième sortie falaise de l’année.

Estelle bien attentive sur sa pose de pieds

C’est donc sur le bloc de la salle à manger que les enfants m’ont démontré leurs talents d’assureurs et de grimpeurs. Malgré quelques réticences à descendre correctement pour certains, la plupart m’ont impressionné par leur sérieux (qui n’est pas toujours de mise en salle) et leur concentration. Très peu d’erreurs d’assurage, presque tout le monde est monté jusqu’au sommet des voies, chacun a bien profité.

Les jeunes du groupe 2 à l'assurage

Quelques uns ont déjà acquis une bonne assurance dans leurs manœuvres, ont parfaitement assimilé les mécanismes de descente en moulinette, et bien  retranscrit ce que nous leur apprenons à la salle en terme d’appuis et de placements. Ceux-là seront rapidement « autonomes », du moins autant que leur âge le leur permet. D’autres, le plus jeunes en général, auront besoin d’encore un peu de temps avant d’être totalement à l’aise mais tous ont été à l’écoute de mes conseils. Bref, je crois que nous pouvons être fiers d’eux !

Greg, juste avant le sommet

Alison en train d'aider Anaïs

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Mise à jour du topo du Palais

Il y a bien longtemps, j’avais fait un topo du Palais que j’avais mis en ligne sur Escailloux. Celui-ci comportait quelques erreurs que je n’avais jamais corrigées. Depuis, quelques lignes ont été équipées, « le petit a » (par Stéphane Benoist je crois, corrigez-moi si je me trompe) et la toute fraîche « leçon du fait accompli », par Ben Guigonnet et moi-même. Les cotations que j’ai mise dans le topo pour ces deux voies proviennent de mon avis personnel. J’avais vaguement entendu 7c+ pour le petit a mais je pense plutôt pour 8a. Si quelqu’un connait la cotation « officielle » de la voie, je changerai. Pour la dernière en date, à ma connaissance je suis le seul à l’avoir enchainée. J’attends donc les avis des futurs répétiteurs. J’ai également remonté « In tartiflette we trust » à 7c+, selon l’avis de beaucoup de grimpeurs. N’hésitez pas à vous exprimer si tout ça vous choque, je suis ouvert.

Topo du Palais

Je tiens ici à souligner le fait que dans le topo version 3 de JC Raibaud, le topo du Palais est l’exacte copie du topo erroné d’Escailloux et que, bien que celui-ci soit libre de droits, il a été pris sans permission pour être vendu… Je trouve que quitte à éditer une mise à jour d’un topo (que j’estime personnellement assez inutile puisque très peu de corrections ont été apportées par rapport au V2 et que les pages ajoutées sont, à quelques exceptions prêt soit des topos qu’on peut trouver sur Internet, soit des grandes voies qui ne seront probablement pas répétées plus de 4 fois dans les 15 prochaines années, sans parler de la multitude de secteurs interdits ou pas encore équipés), autant le faire de façon honnête et correcte. Enfin au moins, pour le Palais, un vrai topo actualisé existe maintenant ! J’ai d’ailleurs piqué le descriptif de l’accès (avec quelques modifications) sur le topo de Nice-Climb, j’espère que Philippe ne m’en tiendra pas rigueur…

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Du soleil à Levens

Samedi dernier, c’est à la désormais classique falaise de Levens que j’ai emmené les jeunes du club d’Escale. J’apprécie tout particulièrement cette falaise car elle est au calme et au soleil la majeure partie de la journée : idéal en ce début de printemps !

Lou dans "Symphonie de destruction", 5+

C’est avec 10 de mes jeunes grimpeurs que nous avons envahi le site en début de matinée : personne en vue, la falaise est pour nous ! Du 4c au 6b, chacun grimpera à son rythme plus ou moins sportivement… La performance de la matinée va à Antonin qui grimpe en tête pour la deuxième fois de sa jeune carrière et apprend la fameuse manip du relais !

Raphaël arrive au relais des "shakras ouverts", 6a, tandis que Nina grimpe le dièdre de "l'abeille a le bourdon", 4+

L’après-midi, c’est seulement avec Tom et Vincent que je me retrouve. En revanche, la falaise commence à bien se remplir et c’est avec difficulté que nous trouvons quelques voies faciles de libre : l’usine à merde, que nous grimpons en version grande voie pour une descente en rappel, puis l’abeille a le bourdon que Vincent gravira en tête également !

Clotilde au relais de "l'usine à merde", 6a

La totalité des photos sont disponibles sur mon site ou sur l’album Picasa d’Escale : merci à Déyann pour avoir mitrailler tout le monde (surtout les filles 😉  )!

Clovis dans "la méthode respiratoire", 6b

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Turkish delight

Ah l’hiver ! Si certains l’attendent avec impatience pour pouvoir profiter des joies de la glisse dans nos blanches montagnes, il représente pour ma part souvent l’occasion d’aller voir ce qu’il en est du caillou ailleurs dans le monde. Vers des climats plus cléments que le nôtre de préférence, même si à Nice, nous sommes loin d’être à plaindre.

La neige sur les sommets avoisinants

Alors cette année, j’ai profité de l’élan donné par un groupe d’amis, Gwendal, Pat et Yannick pour m’embarquer avec eux en direction de la Turquie, et plus précisément de ce célèbre site tout proche d’Antalya : Geyikbayiri. Antalya est une grosse ville située sur la côte sud de la Turquie, une abomination architecturale gavée de barres d’immeubles plus laides les unes que les autres, construites sans le moindre semblant de logique. La ville semble victime d’un développement trop rapide pour être organisé, développement nécessaire pour faire face aux hordes estivales de touristes dans cette partie du monde et probablement pour faire bonne figure devant l’Europe occidentale. Enfin, ce n’est qu’une impression que j’ai eue, je n’ai pas la capacité d’analyser en profondeur.

Un turc musicien

La visite d'Antalya

En tout cas, la ville et ses environs n’ont pas été à la hauteur de ce à quoi je m’attendais. Si le vieil Antalya possède un charme tout relatif (faut aimer les baraques délabrées et les bateaux échoués), ce que j’ai pu voir de la côte en roulant vers le sud en direction d’Olympos ne m’a pas franchement emballé. La nature pourrait sembler peut-être jolie pour un parisien, mais en tant que niçois habitué de la méditerranée, rien de particulièrement nouveau ne m’a sauté aux yeux. Si ce n’est que bien évidemment, tout ça est moins construit que sur la Riviera. Et heureusement, quand on voit la laideur de ces petites villes balnéaires qui fleurissent ça et là le long de la route, par ailleurs complètement mortes en cette saison.

Un aperçu du vieil Antalya

Un bateau échoué à l'entrée du port d'Antalya

Au final, seuls les nombreux sites archéologiques présents dans la régions semblent dignes d’intérêt et doivent représenter un héritage particulièrement riche pour les amateurs d’histoire. Mais là, je ne peux qu’avouer mon attirance limitée pour ces quelques tas de pierres qui à une époque lointaine devaient être empilées pour former des bâtiments plus ou moins impressionnants. Tête basse, pêché d’ignorance. Il n’en reste pas moins que j’ai adoré me balader seul au milieu des ruines de Termessos, citée antique envahie par la végétation et la brume, à imaginer ce à quoi cela avait du ressembler à l’époque d’une certaine splendeur et à se dire que des gens ont vécu là. Que nous sommes loin de ça aujourd’hui ! Ambiance certaine au milieu des tombeaux qui jonchent les collines. Dommage que ces vestiges soient mal mis en valeur la plupart du temps, mais peut-être est-ce là une forme spéciale de protection d’un patrimoine unique.

Un tombeau renversé à Termessos

Ambiance austère dans la brume de Termessos

L'amphitéâtre, bâtiment le mieux conservé

Bref, revenons à nos moutons. Ou plutôt à nos chèvres car c’est bien des chèvres qui lorgnaient sur nos sandwiches « italiens » et les paquets de petits biscuits entamés. Ca mange tout ces bestioles ! Nous avons débarqué à Antalya un soir, accueillis comme il se doit par deux taxis aussi joyeux qu’une tartine de confiture face contre le carrelage et une météo digne d’une carte postale irlandaise. Malgré que Thomas manque à l’appel pour cause de ratage de correspondance à Paris (ce qui lui occasionnera un égarement de bagage pour agrémenter le tout), nous partons gaiement de l’aéroport d’Antalya en direction du camping Josito, traversant des flaques suffisamment  grandes et profondes pour y perdre son scooter, où nous attendent Tobias et Adriana, les deux gérants de l’affaire. Et quelle affaire, juste sous les falaises, à 20 minutes de marche du secteur le plus loin et 30 secondes des premières voies, le camping ressemble à un petit paradis pour grimpeurs. Tentes, caravanes, bungalows et chalets se côtoient dans un mignon petit pré ensoleillé sous les premiers sommets enneigés. Mummin, fort grimpeur local embauché au camping est particulièrement serviable (merci pour les bagages de Toto). Tobias et Adriana sont accueillants bien qu’un peu trop rigides quand il s’agit de faire les comptes à notre goûts. La rigueur allemande que voulez-vous. Mais de cette rigueur nait un certain confort dont on ne se plaindra pas face aux conditions climatiques pitoyables de notre première semaine de vacances. Froid, pluie, ouragans… Mais j’y viens.

Une vue du camping, avec une arrière plan la première barre.

Nous avions donc opté pour la version grand luxe, le chalet 6 places avec cuisine et salle de bain intégrée. Terrasse pour les petits dej au soleil et poêle à bois pour les soirées humides. Au top du top ! Et pas si cher pour nos bourses au final, avec un peu moins de 12€ par nuit et par personne à 6. Seul inconvénient, ça coupe un peu au niveau social. Ben ouais, on était forcément moins souvent au resto bar du camping. Mais à 2,50€ la pinte d’Efes, la bière locale, et l’ambiance un peu pincée des allemands, principaux locataires du camping, ça nous convenait aussi pas mal.

Petit dej sur la terrasse

Lumières sur le falaises

Le décor est donc posé, reste à parler de ce pour quoi on est venu : les falaises. Geyikbayiri, du nom du petit village le plus proche, c’est une énorme barre longue d’environ 2km, orientée essentiellement au sud et haute de 30 à 50m. Tout n’est pas forcément très attirant à l’œil, et certaines sections ne présentent que peu ou pas d’intérêt pour nous grimpeurs. D’autres en revanche, à l’image des secteurs principaux Sarkit, Magara et Anatolia méritent à eux seuls le déplacement. Un calcaire la plupart du temps compact, aux couleurs chaudes, du jaune au rouge, sculpté comme je l’ai rarement vu, offrant des préhensions et des inclinaisons de toutes sortes : colos, trous, règles, patates… Trop de préhensions diront certains parce que le très haut niveau n’est pas légion. On trouve tout de même quelques voies dans le 8 et à nous, ça nous suffit. Le haut et le petit niveau se côtoient sur les mêmes secteurs, et c’est assez rare pour être souligné. Et les lignes sont toutes plus attirantes les unes que les autres. Comment ne pas succomber à l’unique colonnette de Geyikbayiri games, aux trous d’Inner smile, à l’envolée lunaire de Jaja city, au mur de Seek and destroy ou à la proue de Colonist ?

Gwendal dans "Saleman aleyküm", 7c

Yannick dans un 7a+ sans nom

Thomas dans "Pusht bush", 7b+

Une tchèque dans "Amele", 7a+

C’est donc tout naturellement que nous nous sommes rendus à ces secteurs les premiers jours. Dès les premières longueurs, le ton est donné : une escalade de qualité, parfois technique, parfois physique mais pas trop compliquée en lecture tant les lignes sont évidentes et logiques. L’équipement est intelligent, ça n’engage pas plus que de raison et il y a suffisamment de bonnes prises pour ne pas se mettre des combats de clip. Tout ça, agrémenter de cotations rarement méchantes,  fait de Geyikbayiri le royaume du à vue ! Je repartirai avec une trentaine de voies à vue entre 6b et 7c en 2 semaines. Inner smile (7b+), Karinca (7a), Amele (7a+), Plastik fantastic (8a), Selamin aleyküm (7c), Try to enjoy (7b+) font partie des lignes qui m’auront fait vibrer ces 3 premiers jours.

Manu dans "Karinca", 7a

Hugo dans "Selamin aleyküm", 7c

Boul dans "Sabotaj", 7b+

La grosse pluie accompagnant notre arrivée a eu pour effet de rafraichir comme il se doit l’atmosphère et c’est sous un soleil généreux mais pas accablant que nous avons pu grimper le premier jour. Le lendemain, déjà, la chaleur s’est faite sentir et nous a contraint à nous réfugier à Magara, la principale grotte de la barre. Mais le ciel s’est voilé en journée et c’est sous une fine pluie que nous avons effectué la marche d’approche le lendemain, pluie qui ne nous quittera que par intermittence pendant 3 jours, pour devenir franchement persistante le 4ème jour. Heureusement, bon nombre de secteurs sont relativement bien abrités de la pluie grâces aux casquettes dominant la falaise. Si la pluie n’est pas trop intense, seules certaines sorties mouillent un peu mais il est possible tout de même se faire plaisir dans toutes les cotations. Et si la pluie devient vraiment gênante, il est toujours possible de se réfugier dans les incroyables galeries de la face nord, le secteur Trebenna, complètement abritées des intempéries. Ce que nous avons fait, forcément.

Caroline dans "No name", 6a

Manu dans "Pusht bush", 7b+

Gwendal dans "Plastik fantastik", 8a

Trebenna est pile en face de Sarkit, à même pas 10min de marche du camping. Le niveau est un poil plus élevé que de l’autre côté de la rivière, et les voies faciles ont tendance à ne pas être majeures. Le style d’escalade ne diffère pas vraiment des autres secteurs, si ce n’est qu’on y ajoute souvent une nouvelle dimension spatiale : grimpe sur piliers, à travers des trous, dans des conques, des galeries, des renfougnes… Ca peut paraître un peu austère à première vue mais essayez donc la première longueur de Lycian highway, un 5c+ qui laisse des souvenirs. La suite en 7b est toute aussi majeure. Le gros dévers à bacs de Greek gift (7b) enchantera les puissants, tandis qu’il faudra ruser pour atteindre la superbe colo finale de No money no dance (7c) ou le relais du technique Diplomarbeit (7b). Les plus résistants pourront s’offrir le joli pas de bloc d’Ikarus (8a+) ou celui de Pumping on mother’s breasts (7c+), toutes des voies d’exception.

Syl dans "Ikarus", 8a+

Le sale temps nous aura finalement lâché en début de deuxième semaine, pour laisser place à une chaleur assez intense, rendant presque pénibles les journées en plein soleil à Sarkit, les voies à l’ombre n’étant pas majoritaires. Cela ne m’a pas empêché de rendre visite au rail de Back on funky planet (7b+), aux stalactites de Jaja city (7a+), à la section compliquée mais combien splendide de White spirit (7c+), aux concrétions kalymnosiennes de Saxafon (6b+), aux colos plates de In ordan (6c+), aux barques de Anatolian highway (6c+), aux règles de Muskelkater (6b+), aux plats fuyants de Turkish airways (8a+), au crux sous le relais de Seek and destroy (7a) et aux patates de Power slave (7b), toutes des lignes d’envergure. Un petit tour au secteur Mevlana, le temps de charger les petits pieds du gentil 8a de Trio de ligoville et de se creuser les méninges dans la première longueur de Mevlana, 6c+ d’une rare beauté et nous voilà déjà à la veille du départ, une narine devant un plat gigantesque du resto du camping et l’autre devant un verre de raki, alcool local vaguement dégueulasse.

Thomas dans "In ordan", 6c+

Pat dans "Power slave", 7b

Pat dans "Anatolian highway", 6c+

8,50€ le repas, vues les quantités, ce n’est pas volé. Malgré tout, nous avons opté pour la formule bouffe à la maison en faisant nos courses personnelles le premier jour de repos et en cuisinant nous même (tout en expérimentant des boulettes à on n’a jamais su quoi…) Quitte à avoir une cuisine, autant s’en servir et si les produits ne sont pas vraiment moins chers qu’en France, cela reste moins cher qu’un resto par soir. La location de la voiture n’est pas très chère, 23€ par jour, mais l’essence est à un prix à la limite de l’indécence (autour de 2€ le litre). On peut payer quasiment tout en euros, mais cela vaut le coup de changer un peu d’argent en ville, sinon les commerçants (et le camping) appliquent systématiquement un taux de 1 euro pour 2 lires turques assez peu avantageux. Et puis vous pourrez faire vos emplettes au marché dominical à quelques kilomètres du site. Fruits (oranges et grenades pas chères), légumes et galettes à outrance pour pas grand-chose. Et une petite immersion dans la culture locale qui fait toujours du bien après une semaine à fréquenter quasiment exclusivement des grimpeurs du monde entier.

Les couleurs du marché local

Voilà, je termine cet article en remerciant tous les participants du trip pour cet ambiance si… décontractée ! A Gwen, Pat, Yannick, Fred, Thomas l’homme volant, le plus organisé et le meilleur pilote d’entre nous tous, Ben, Manu, Boul, Hugo et Manu Supercramp, je dis vous dis merci, on remettra ça ailleurs !

A table !!



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Contest Val de grimpe

Samedi après-midi, au lieu de notre séance habituelle à Escale, j’ai proposé aux jeunes de venir participer au premier contest organisé par la toute nouvelle salle de Cagnes sur Mer : Val de grimpe. En fonction des catégories, les grimpeurs devaient se lancer à l’assaut de 30 ou 40 blocs et arriver au « top » d’un maximum. Ainsi, Vincent, Tom, Raphaël, Arthur, Clotilde, Mélanie, Léa, Xavier, Florian et Clovis se sont donnés à fond 3h durant !

Clotilde

L’ouverture particulièrement soignée des blocs, la structure de la salle et la hauteur des pans a permis à tous les participants de s’exprimer à fond. Et ils étaient nombreux les participants !

Vincent

Au final, nos jeunes se sont très bien débrouillés, avec Florine qui arrache une 3ème place dans la catégorie cadette, Léa prend l’argent en minime devant Mélanie au bronze et Clotilde qui manque de peu le podium avec la 4ème place. Pour les garçons en cadet, Xavier fait une 4ème place et devance Florian qui termine lui 8ème. Raphaël et Arthur accrochent respectivement les 11 et 14èmes places. En minime, nos deux jeunes débutants Vincent et Tom pour qui l’expérience était toute nouvelle terminent bravement aux 11 et 12èmes places.

Florine

Sans oublier Clovis qui lui concourrait le soir avec les juniors qui se place 11ème, tandis que je parviens à me hisser jusqu’à la 5ème place en senior.

Florian

Une belle demi-journée riche en expérience pour tous, remplie de bons moments, d’efforts intenses et de patates pas cuites. On regrettera l’absence de ceux qui n’ont pas pu venir, notamment Victoria et Marina qui n’ont pas pu se déplacer pour cause de blessure. Bon rétablissement à toutes les deux !

Mélanie

Sylvain

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