L’occasion ne s’était pas présentée depuis le début de la saison alors lorsque des clients m’appellent avec en tête l’idée de faire une Barbaira, je saute sur l’occasion. La Barbaira, ça reste un canyon dans lequel j’aime beaucoup encadrer : esthétique, ensoleillé, ludique, et rien de dangereux ou compliqué. Seule cette marche d’approche un peu longue et chaude et cette marche en rivière pour rejoindre le barrage final sont un peu désagréables. Mais bon, on peut les oublier grâce à tout le reste : beaux sauts dans des vasques translucides d’un vert incroyable, quelques toboggans et le rappel de la C12, assez intéressant lorsqu’il s’agit de traverser sous la veine d’eau qui, admettons-le, nous proposait un débit assez conséquent !
C’est donc avec Marc, Charles et Julia que nous nous donnons un rendez-vous bien matinal afin d’éviter à la fois la foule et le soleil assommant sous la marche d’approche. Arrivés à 9h au village, nous nous acquittons de nos droits d’entrée parce que, rappelons-le, le canyon est payant ! Mais au moins le parking est grand et des vestiaires et sanitaires ont été aménagés. Nous sommes les premiers à partir et à nous équiper sous le joli petit pont qui fait la célébrité de ce canyon. Et même si ni Marc, Charles ou Julia n’ont voulu sauter au départ de celui-ci, ce n’est que partie remise car les sauts sont nombreux dans le canyon, et assez progressifs. Il y a même un 20m (bien caché). Mais rassurez-vous, si moi-même je suis friand de grands sauts, je ne propose jamais de sauter 20m à mes clients !
Lorsque nous démarrons, un premier groupe arrive derrière nous. Le temps qu’ils s’équipent, le canyon est pour nous ! Et quel plaisir de parcourir la Barbaira par ce temps radieux, le ciel rincé de ses impuretés par l’orage énorme de la veille, de nager dans les vasques paradisiaques dans une eau rafraichissante. Les obstacles s’enchainent, du premier rappel jusqu’au dernier à la fin de l’étroiture. Jamais je ne me lasserai d’admirer les formations de tuf caractéristiques, le travail de ces gouttelettes qui ruissellent au travers de plantes et qui, à force de persévérance, déposent une couche calcaire qui deviendra une forme hallucinante… Un paysage que seul le canyoning permet d’observer. On se sent tellement éphémère devant une activité aussi laborieuse.
Après le dernier rappel, c’est le début de cette marche en rivière un peu longue, ponctuée de jeux un peu trop espacés. Puis le retour à la civilisation et à la quantité de baigneurs venus du village pour profiter eux aussi de cette rivière si belle et si indispensable par de chaudes journées d’été. Mais on ne peut pas s’empêcher de penser que si eux s’amusent également, ils n’ont vu que la partie émergée de l’iceberg, tandis que nous, nous avons plongé sous l’eau pour admirer la vraie beauté de la nature…